Dans le calendrier des chrétiens orthodoxes, le jour de l’Annonciation est une des plus belles fêtes dédiées à la Vierge Marie. Et les Bulgares ont transposé cet événement dans leur calendrier populaire en en faisant une fête du renouveau de la nature à qui le coucou annonce la bonne nouvelle de l’arrivée du printemps.

En Bulgarie, la fête de l’Annonciation est célébrée depuis l’aube de la conversion au christianisme au 9e siècle, à l’époque du Prince Boris Ier. Elle tombe toujours dans la période précédant Pâques, en plein milieu du grand carême, et comme il s’agit d’un heureux événement on tolère une certaine dérogation par rapport au jeûne et à l’abstinence, puisque on peut servir à table du poisson. En Bulgarie, l’Annonciation est aussi un signe de richesse et de fortune. Et la croyance dit que si quelque part au fond de la nuit il apparaît des flammes bleues, c’est qu’à cet endroit un trésor est enfoui sous terre. Tous ceux dont les prénoms sont Blagoï, Blaga, Boïko ont leur fête. Et les familles chrétiennes rendent hommage à la femme, mère ou épouse, à qui l’on offre des fleurs.

"La fête de l’Annonciation est une des plus belles fêtes célébrées par l’Église orthodoxe bulgare et elle est dédiée à la Vierge Marie qui cristallise l’image de la mère", nous a confié Alexаndra Karamihaléva, théologienne et autrice de littérature chrétienne :

"Telle est d’ailleurs la nature et l’essence même du christianisme, témoigner à chaque occasion notre foi et notre attachement à Dieu. En cette journée de fête, celle de l’annonce de la bonne nouvelle, chacun de nous doit essayer de se remettre en question et de se demander si nos projets suivent le chemin tracé par Dieu. Et à chaque fois que nous nous retrouvons dans une situation apparemment inextricable, lorsque les dangers guettent de toutes parts, lorsque toute notre existence est remise en question, nous devons prendre conscience de la force de notre foi en Dieu, de l’amour et la mansuétude qu’il nous prodigue...

Et c’est justement dans l’adversité et les épreuves, qu’elles soient personnelles ou pas, que notre foi en Dieu se trouve renforcée", dit en conclusion Alexandra Karamihaléva.