"Fonctionnaire n’est pas un gros mot" : c’est sous ce slogan qu’ont protesté début avril les fonctionnaires de l’administration publique à cause de la baisse drastique de leur pouvoir d’achat par rapport à l’évolution du salaire moyen en Bulgarie. C’est alors que beaucoup de gens ont appris que certains de ces fonctionnaires étaient payés au SMIC (environ 450 euros). Le Conseil des ministres a décidé en conséquence d’augmenter de 21% les salaires de près de 1000 fonctionnaires.
En dépit des responsabilités qu’ils assument, les fonctionnaires de l’administration publique sont souvent en butte à des critiques et à l’hostilité de leurs compatriotes. On considère que l’administration est pléthorique et inefficace. Les gens du privé comparent souvent l’efficacité et la charge de travail de leur domaine d’activité à celles des fonctionnaires de l’administration et trouvent que leur organisation du travail de ces derniers est obsolète par rapport à d’autres pays. Ils souhaitent que les services administratifs soient numérisés et que les citoyens n’aient pas à faire des démarches sur place dans tel ou tel organisme public. « C’est dans l’intérêt de l’administration même, parce que plus on y mettra l’accent sur les experts, qui sont effectivement importants, mieux ils seront payés », indique Dobromir Ivanov, directeur exécutif de BESCO, l’Association des entrepreneurs de Bulgarie qui compte 500 entreprises de 70 secteurs d’activité.
Pour que l’État fonctionne bien, il faut que ses institutions fonctionnent bien. La question de l’administration publique est donc primordiale. La richesse du pays vient en premier lieu des 1,7 million d’employés dans le secteur privé et l’État paie son administration avec l’argent des impôts et des cotisations sociales. Actuellement le budget de l’État entretient une administration d’environ 500 000 personnes, ce qui est beaucoup trop.
BESCO soutient une meilleure rémunération du travail dans l’administration, car il est difficile de recruter du personnel qualifié dans des secteurs comme l’attrait d’investissements ou l’éducation à cause des salaires trop bas. « Mais pour que les salaires augmentent, il faut que l’État soit plus riche, et que l’administration se mette davantage aux technologies », précise Dobromir Ivanov, mentionnant des services de 60 employés où le travail réel est fait par 7 personnes et les autres fonctionnaires pourraient être remplacés par des machines.
Très souvent c’est des fonctionnaires que dépend la mise en place des réformes, note Dobromir Ivanov.
La réalité est que dans bon nombre de ministères il y a des gens qui y travaillent depuis 25-30 ans et qui occupent des postes-clés. Et comme ces derniers temps les ministres changent plusieurs fois par an, ces employés dans les ministères ont plus de poids. Parce que quand un nouveau ministre arrive avec ses idées hardies, ses fonctionnaires lui disent qu’il se maintiendra peu de temps et il ne doit pas s’imaginer qu’il a inventé la roue avec telle ou telle réforme. Les changements dépendent donc de gens qui sont dans l’administration depuis 25 ans ou plus et nous devons travailler avec eux en nous fondant sur ce qui nous unit au lieu de chercher de nouvelles occasions de semer la discorde.
La volonté politique et la capacité de diriger sont importantes dans ce processus. « Quand les gens voient qu’il n’y a pas de grandes priorités, qu’on travaille sur le court terme sans savoir où on va, l’administration acquiert plus de pouvoirs et peut bloquer beaucoup de choses dans le développement de l’État », signale Dobromir Ivanov.
Photos: BGNES, BTA, freepik.com
Version française : Christo Popov
La compagnie russe LUKOÏL s’apprête à céder sa raffinerie bulgare à Bourgas , qui est la plus grande dans les Balkans. C'est ce que nous apprend le "Financial Times", précisant que la transaction sera finalisée d'ici la fin de l'année. LUKOÏL aurait..
"La sidérurgie, l'industrie lourde et extractive sont une partie intégrante de l'économie européenne". C'est ce qu'a déclaré le président Roumen Radev lors de la Journée de la sidérurgie à Sofia qu'il a parrainée. "La Bulgarie a une chance de faire partie..
Les organisations patronales de Bulgarie ont saisi la Cour administrative suprême, demandant le gel du SMIC qui doit passer de 477 à 543 euros au 1er janvier 2025. Quelque 430 000 Bulgares sont payés au SMIC. Deux sont les arguments invoqués par les..
"L'entrée dans la zone euro reste notre priorité, mais le gouvernement intérimaire espère que la 51e législature de l'Assemblée nationale pourra commencer à..