"La Bulgarie est un Etat totalement déchiré par les contradictions, alors que les électeurs bulgares demandent des changements que les politiques ont l’obligation d’initier avec le maximum de bon sens et d'ardeur. Notre époque est extrêmement dynamique, placée sous le signe des divisions et des clivages"…C’est par ces mots que le doyen des parlementaires bulgares, Silvi Kirilov d’Il y a un tel peuple a inauguré la première séance de la 50^e législature de l’Assemblée nationale.

Avant d'entendre les déclarations des partis politiques sur leurs idées sur le fonctionnement du nouveau parlement, les députés ont prêté serment promettant de respecter la Constitution et les intérêts du peuple bulgare.

GERB-UFD souhaite un gouvernement de la responsabilité partagée…

"Nous sommes prêts à participer à un gouvernement de la responsabilité partagée pour un mandat de 4 ans. Nous n’allons pas participer à un gouvernement à tout prix", a indiqué Thomas Bikov, au nom du plus grand parti politique GERB-UFD. A ses dires, de nouvelles élections législatives anticipées seraient le moindre mal que de former "une majorité sans principes, sans large soutien politique et social et avec une gouvernance irresponsable".

„L’analyse des résultats montre que l’actuel parlement ne bénéficie pas d'une grande marge de manœuvre. Les électeurs bulgares nous ont montré qu’il faut plus d’une force politique, voire même plus de deux pour former un gouvernement régulier. En clair, il faut obtenir le soutien de trois forces politiques, voire plus pour avoir un gouvernement. Les électeurs nous demandent de faire preuve d’humilité au nom d’un avenir positif de notre pays. Les dernières législatures ont échoué justement parce que les résultats des élections ont été mal compris. Au lieu d’un changement, les Bulgares ont été à nouveau déçus“, a indiqué Thomas Bikov de GERB-UFD.

Selon le MDL, les Bulgares ne veulent pas de nouvelles législatives anticipées…

"Un gouffre de plus en plus profond s’est creusé entre la classe politique et la société. Les Bulgares ne veulent pas de nouvelles élections", a déclaré le vice-président du MDL, Yordan Tsonev :

„Les Bulgares demandent la stabilité, un gouvernement qui soit en mesure de régler leurs problèmes. Ils demandent des revenus plus conséquents, de nouveaux emplois, une croissance économique, plus de sécurité pour le pays. Toutes ces revendications légitimes ne pourront être satisfaites dans le contexte de la crise politique dans laquelle se trouve la Bulgarie depuis 3 ans. Les Bulgares ont confirmé l’appartenance euro-atlantiste de la Bulgarie et veulent d’un gouvernement stable", a souligné Yordan Tsonev répétant que pour le MDl le choix euro-atlantiste est un choix existentiel.

PlC-BD sera une opposition pro-européenne…

"En l’espace des 3 dernières années et 6 scrutins législatifs anticipés, seule la coalition "Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique" a réussi à former un gouvernement régulier. Aucune autre force politique n’a pris cette responsabilité et le prix a été lourd à payer", a déclaré Nikolay Denkov ajoutant que les deux derniers gouvernements ont été torpillés par GERB, le MDL et "Il y a un tel peuple". PlC-BD sera une opposition constructive et pro-européenne. "Nous allons lutter pour des lois qui favorisent le business, qui garantissent la compétitivité, l’enseignement de qualité et les réformes judiciaires", a souligné Denkov.

Selon Renaissance, l’Etat bulgare meurt devant nos yeux…

70% des Bulgares ont décidé de rester chez eux le 9 juin plutôt que d’aller voter et c’est ainsi qu’ils ont entériné leur vote de défiance à l’Etat bulgare. C’est une gifle cinglante dont la classe politique se souviendra longtemps", a déclaré le leader de "Renaissance" Kostadin Kostadinov.

"La majorité des Bulgares a déclaré qu’elle ne s’intéressait pas à ceux qui gouvernent l’Etat, qui représentent le peuple et qui sont responsables  de son avenir. Et la colère des premières heures a cédé au désespoir. Mais n’oublions pas qu’ils sont nombreux dans cette salle qui se fichent de ceux qui les ont blâmés", a indiqué Kostadinov, promettant toutefois que ses députés défendront les intérêts de la Bulgarie et de ses citoyens.

Selon le PS, de nouvelles élections législatives n’apporteront aucun changement…

"Quelle sera la durée de vie de ce parlement?  Tout dépend de nous, parlementaires, et de notre comportement destructeur ou constructif", a indiqué Athanas Zafirov, président par intérim du PS, promettant que les socialistes ne seront pas ceux qui jetteront des pierres et traceront de nouvelles lignes rouges.

"La politique est totalement isolée du peuple. Nous en avons fait un territoire réservé aux élus. Un projet abstrait aussi à l’opposé du contrat social avec les Bulgares dont deux tiers ont refusé de voter le 9 juin. Et rien ne changera si de nouvelles élections sont convoquées dans quelques mois", a indiqué Zafirov précisant que les socialistes ne participeront pas à un nouveau projet de gouvernance partisane.

"Il y a un tel peuple” : Il est grand temps d’un retour du bon sens en politique…

"Nous venons tout juste de prêter serment et de nous engager à respecter les lois et les intérêts du peuple. Un serment que la majorité d’entre vous a déjà prêté sous la précédente législature et qui n’a cessé d’être violé et détourné au profit des intérêts purement politiques. C’est ce qui explique le taux de participation extrêmement faible aux dernières élections", a déclaré Tochko Yordanov d’Il y a un tel peuple.

„Il est grand temps de revenir à la raison en politique même si la mission semble très difficile. Beaucoup d’entre vous, leaders politiques, avez fait des déclarations déplacées, même aujourd’hui…Nul ne peut se poser en sauveur ou réunificateur de la nation. Nul n’a le poids politique et le droit de poser des ultimatums. Le bon sens a montré que dès que la gouvernance est vacante, l’Etat bloque“, a ajouté Tochko Yordanov, qui s’est prononcé pour un gouvernement d’experts, sans être dominé par un seul parti.

Les parlementaires de "Grandeur" ont récité des poèmes sur des trahisons, evoquant des "salauds"  et des "héros"…

"Serons-nous traités de salauds ou de héros, tout dépend de nous", a déclaré Victoria Vassiléva du plus petit groupe parlementaire "Grandeur". Elle a cité un poème de Damian Damianov qui parle de "salauds" et de "héros". Au début de chaque législature, nous faisons toujours des promesses que nous ne tenons jamais, a-t-elle ajouté.