Selon les données d’Eurostat le Nord-Ouest de la Bulgarie est une des régions les plus pauvres de l’UE, marquée par la pauvreté, le chômage et la désertification. La situation est la plus éprouvante dans la commune de Dimovo où l’Agence de l’Emploi enregistre 67% de chômage en juin dernier. De grosses entreprises dans la région ferment et ne sont pas remplacées. L’agriculture n’a pas besoin d’autant de main-d’œuvre que par le passé et les gens n’ont pas les moyens d’investir dans leur propre entreprise. « Il faut de la volonté politique pour faire quelque chose dans ces régions », indique l’économiste en chef de la Confédération du Travail « Podkrépa » Atanas Katsartchev, ajoutant :

Cela ne date pas d’hier, c’est comme ça depuis des années. Malgré toutes les promesses que font les partis politiques en période électorale qu’ils s’occuperont du Nord-Ouest et trouveront un moyen de faire revivre cette région, cela fait 30 ans que l’on constate l’exact inverse : dépopulation et appauvrissement. Rien ne se passe, il n’y a pas d’activité économique. Les principaux employeurs sont l’État et la municipalité. Vidin est une des villes aux salaires les plus bas du pays, ce qui pousse encore plus les gens à chercher du travail ailleurs.

A la question si les habitants de la commune de Dimovo vivent dans les privations le maire Svétoslav Slavtchev répond ainsi :

La commune de Dimovo a le plus de socialement démunis et de chômeurs. La municipalité n’a pas la possibilité de créer des emplois et nous comptons surtout sur les programmes, mais cela fait des années qu’ils ne suffisent plus. Quand on accorde des moyens sur des programmes dans certaines catégories, comme les jeunes gens, les chômeurs longue durée ou les retraités, ils ne suffisent plus. Quand on octroie des moyens pour une personne par commune dans la région, on se demande qui aider en premier. Et la région n’a pas de sources propres de revenus, le taux de chômage est énorme. Des familles entières partent à l’étranger.

Est-ce que les petites communes ont été oubliées par les dirigeants ces dernières années, avec la succession d’élections anticipées et de gouvernements intérimaires ?

Lorsqu’il n’y pas de gouvernance sur le long terme, il en résulte des anomalies, et pas que celles-ci, note Svétoslav Slavtchev. Notre collectivité ressent très fortement de tels problèmes. Ce qui arrive est inacceptable aussi bien pour nous comme administration locale que pour nos administrés. Cela ne peut plus continuer comme ça !

Il y a bien d’autres localités du Nord-Ouest dont les habitants sont contraints de vivre en dessous du minimum mensuel vital. RNB-Vidin a demandé aux riverains de la commune frontalière Koula s’ils vivent dans les privations :

Oh que oui ! Les gens doivent se priver de nourriture, de médicaments, de tout ! On économise sur des choses essentielles pour arriver à joindre les deux bouts. Ceux qui nous gouvernent font visiblement mal leur travail, parce qu’il y a un grand chômage parmi les jeunes. Presque toutes les entreprises ont fermé, il ne reste plus qu’une usine à caoutchouc. Chacun tente de s’en sortir avec les moyens du bord.

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Photos: BGNES, RNB-Vidin

Édition : Vénéta Nikolova, sur des interviews de RNB-Vidin

Version française : Christo Popov