L’Association professionnelle de Robotique, Automatisation et Innovations réunit plus de 80 entreprises bulgares et internationales qui se donnent pour but de confirmer la Bulgarie comme un centre de développement des hautes technologies. Pour y parvenir, elles mettent en place des projets de qualité chez nous et ailleurs, en contact avec des partenaires d’autres pays, avec un accent particulier sur l’investissement de temps, de savoirs et de ressources dans l’éducation des enfants et des adolescents.
La Bulgarie est connue dans le monde des technologies avant tout par ses logiciels, ses applications et ses machines CNC (machines-outils à commande numérique), dit le fondateur de l’association Yonko Tchouklev, qui se félicite aussi de la présence de producteurs bulgares de robots :
Il y a par exemple une entreprise de Plovdiv qui produit des robots pour l’industrie des semi-conducteurs et exporte dans six continents. Pour la création de produits high-tech, la plupart des gens ont entendu parler de l’institut INSAIT qui travaille actuellement à un projet dans le domaine de la robotique avec le géant mondial de l’automobile Toyota. Nous avons aussi un bon groupe d’entreprises possédant leurs propres centres de recherche et développement, laboratoires et usines intelligentes.
Avons-nous cependant la vision sur le long terme nécessaire au développement d’une économie des techniques de pointe ?
Cela existe certainement dans le secteur privé, répond Yonko Tchouklev. Nous avons par exemple une de nos grandes usines d’électronique, qui a démarré il y a assez longtemps, et qui met à présent la dernière main à une nouvelle usine d’éléments complexes avec la capacité de concevoir depuis le plus petit relais à un automate programmable industriel. Chaque chef d’entreprise a une vision claire où il veut se trouver dans 10 ans, que produire et quelle équipe former en Bulgarie. Mais dans le public la planification se fait plutôt au cas par cas, en louvoyant entre les programmes nationaux et européens, sans stratégie centralisée.
L’espoir de l’association que la Bulgarie fasse partie intégrante de la structure globale des techniques de pointe est fondé en premier lieu sur les jeunes gens. Elle fournit pour eux des formations en robotique, des mentors, met à leur disposition des laboratoires et remet des primes financières.
Ces dernières années l’intelligence artificielle est pour nous un domaine d’intérêt prioritaire, tout comme l’électronique grand public, raconte Yonko Tchouklev. De façon plus générale les élèves cherchent à créer des choses qui contribueront au bien de tous, par exemple un système qui protège les abeilles des pesticides, un robot aidant à l’aménagement paysager ou un exosquelette pour aider des personnes handicapées à se mouvoir.
Des drones utilisés dans des opérations de sauvetage et un robot de désherbage (un des premiers projets bulgares financés par le Conseil européen de l’innovation) sont deux exemples réussis des techniques de pointe, qui ont récemment été présentés à notre plus grand événement d’innovations dans ce domaine Robotics Strategy Forum. Yonko Tchouklev mentionne aussi les plateformes de logiciels qui aident à la gestion de robots et de machines intelligentes à l’étranger. Selon lui le domaine le plus important où la robotique sera utile en Europe sont les services sociaux : l’aide aux personnes handicapées, les EHPAD, le travail avec les enfants autistes.
La Bulgarie est un des pionniers dans les Balkans dans l’utilisation du système chirurgical « Da Vinci ». En outre au 11e Congrès de chirurgie robotique des chirurgiens bulgares ont procédé à une démonstration d’opération à distance entre Sofia et Pléven à l’aide d’un système robotisé. Nous sommes donc déjà bien positionnés au niveau régional.
Toutes ces nouvelles possibilités de remplacer les humains dans diverses activités sont certainement utiles. Mais ne cachent-elles pas des dangers pour leur évolution en termes d’activité, de connaissances, d’intérêts, d’essor spirituel ?
Les tâches que remplissent les robots ne sont pas particulièrement intéressantes, indique Yonko Tchouklev. Les gens ont plutôt tendance à transférer de plus en plus de tâches à l’intelligence artificielle, ils perdent l’habitude de penser de façon autonome et c’est là que chacun doit se fixer des limites. Ce sont précisément ces technologies qui écrivent des textes ou exécutent plein d’autres tâches quotidiennes à notre place qui représentent à mon avis un risque, pas les robots qui exécutent des tâches de routine à haut risque.
Photos: para.expert, microtel-bg, cardiacinstitute.bg
Version française : Christo Popov
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