Les débats et l’adoption de la loi de finances 2025, qui auraient dû avoir lieu en 2024, ont été reportés à cette année par l’Assemblée nationale. « Si nous n’avons pas de budget adopté d’ici le 19 janvier, tout s’arrête dans le pays : écoles, hôpitaux, agences et services en tous genres, tout ce qui est financé par le budget de l’État », a prévenu la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB).
« Rester sans budget, c’est ça qu’on veut ? », s’est interrogé le président de la CSIB Plamen Dimitrov.
Sans financement même le SMIC n’est pas garanti. Cela va être le chaos total dans le pays. Je ne sais pas si quelqu’un peut endosser la responsabilité d’une chose pareille, surtout avec la probabilité de nouvelles législatives anticipées. C’est cela que doivent expliquer ceux qui disent qu’on n’a pas besoin de budget, mais alors que proposent-ils comme alternative ?
L’État continuera de fonctionner normalement sans budget 2025 et les montants des paiements principaux resteront les mêmes, mais il y a un risque d’imprévisibilité de l’environnement économique, font valoir les experts de l’Institut d’économie de marché. « Il est tout de même peu probable de voir se réaliser le scénario négatif décrit par les syndicats. Mais il y a déjà des actions de protestation dans divers secteurs d’activité à cause de la politique fiscale de l’État », indique l’économiste Adrian Nikolov de l’Institut d’économie de marché.
Il est difficile de parler de prospérité économique et de stabilité du pays en 2025 dans cette conjoncture de crise politique et d’absence d’un gouvernement régulier. « D’autre part la conjoncture internationale demeure préoccupante, surtout avec l’arrivée à la Maison-Blanche d’une nouvelle administration qui menace de mener des guerres commerciales contre la Chine et l’UE », note Adrian Nikolov, ajoutant :
Les investisseurs qui observent la Bulgarie comme destination potentielle pour le développement de leur activité sont dans l’attente. La raison en est le chaos politique qui met en péril les fondements du modèle économique bulgare. Tous ces facteurs : instabilité politique, l’attente de l’adoption de l’euro, la dynamique économique négative chez les grands investisseurs dans notre pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la France bloquent les nouveaux flux d’investissement vers la Bulgarie. Tout cela indique que 2025 sera pour beaucoup d’entreprises une année de survie et de grande insécurité.
Une des rares bonnes nouvelles est que le taux d’inflation annuelle est en baisse. Cela diminue la pression des prix sur le budget des ménages et par voie de conséquence la pression sur les employeurs d’augmenter les rémunérations. L’autre bonne nouvelle, arrivée en fin d’année, est l’adhésion à part entière de la Bulgarie à l’espace Schengen à partir du 1er janvier 2025. « L’entrée de la Bulgarie dans Schengen apportera environ 750 millions d’euros de revenus supplémentaires à l’État », estime Adrian Nikolov :
Ils viendront de l’accroissement des importations et des exportations et des relations plus développées avec les autres pays de l’espace Schengen auxquels nous sommes reliés par voie terrestre, surtout la Roumanie et la Grèce. Il y aura également une légère augmentation des flux d’investissement de pays de l’espace Schengen. Notre adhésion à Schengen est un des rares sujets sans aspects négatifs, sauf les doutes si notre police des frontières saura remplir ses responsabilités accrues maintenant que la Bulgarie est une frontière extérieure de l’espace Schengen. Il y a donc beaucoup de possibilités intéressantes de développement, mais leur réalisation dépendra de l’esprit d’entreprise et des facultés d’adaptation des gens dans les régions frontalières.
Photos: pixabay, BGNES, BTA, europa.eu
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