Au cours de la dernière session du Parlement européen ont été présentés les principaux paramètres du budget de l’UE pour les sept prochaines années, une procédure complexe qui exige l’accord unanime des pays membres et qui se trouve davantage compliquée par le sujet des droits de douane que les États-Unis imposeront prochainement à l’Europe.
Le débat économique et financier sur la compétitivité de l’Europe à une importance majeure pour le Parlement européen, nous disent l’eurodéputé bulgare du Parti populaire européen Andrey Kovatchev (GERB), membre de la commission aux Affaires étrangères, et l’eurodéputé bulgare du groupe des Conservateurs et réformistes européens Ivaylo Valtchev (Il y a un tel peuple).
Le sujet reste inchangé : comment rendre l’économie européenne efficace et compétitive précisément à cause des défis soulevés par la nouvelle administration des États-Unis, comment être plus rapides, plus flexibles, avec moins de bureaucratie, moins d’administration, comment aider les PME, les innovations, l’IA, dit Andrey Kovatchev. La grande question est comment, par quels actes législatifs nationaux et européens, simplifier nombre de régulations, réduire les rapports que l’industrie est obligée de faire, ce qui prend du temps, diminue la compétitivité de l’UE et son attrait pour des investissements propres et étrangers.
Dans une tentative de renverser la tendance à la chute industrielle de l’UE, redoubler d’efforts de réduire la bureaucratie et les dépenses en énergie et renforcer ses possibilités de concurrencer les États-Unis et la Chine dans de nouveaux domaines comme l’IA, la Commission européenne a présenté fin janvier la première initiative majeure de son mandat : « Le Compas de la compétitivité ».
L’eurodéputé Ivaylo Valtchev est d’avis que l’Europe s’efforce de réparer les dégâts qu’elle s’est infligés elle-même :
Tous les sujets au Parlement européen sont liés d’une façon ou d’une autre au fait que l’Europe doit restaurer sa compétitivité. Il s’avère qu’avec toute l’attention portée aux nouvelles technologies, aux technologies vertes, à la nécessité d’avoir 60 diplômes, l’Europe s’est retrouvée sans tourneurs, sans soudeurs, sans personne qui puisse réparer vos toilettes, ce que l’IA sera à l’évidence incapable de faire quand la nécessité s’en fera sentir.
Ursula von der Leyen a promis de réduire le fardeau administratif dans une tentative de stopper la fuite des cerveaux européens vers les États-Unis, Singapour et d’autres destinations, surtout dans les secteurs de l’informatique et de l’IA, dit Andrey Kovatchev, ajoutant :
Nous avons beaucoup à rattraper. Notre situation n’est pas glorieuse. Il faut travailler à deux niveaux : au niveau européen pour simplifier toutes les procédures, réduire l’envoi de rapports, et puis aussi au niveau des parlements nationaux qui doivent adopter la même législation pour la réduction de l’administration et la bureaucratie dans chaque pays membre. Sinon nous n’arriverons pas à améliorer le climat d’investissements. Il est très important pour nous que le climat d’investissements en Bulgarie soit drastiquement amélioré avec une perspective claire et stable de la gouvernance et de ses engagements quant aux investissements, l’utilisation des fonds et la mise en place d’un environnement stable pour chaque investisseur.
Aux dires d’Andrey Kovatchev des discussions intensives sont en cours pour éviter une guerre commerciale entre l’UE et les États-Unis. Il est dans l’intérêt des deux parties d’être en bonnes relations, car le commerce libre est un outil majeur de prospérité pour tous, pense l’eurodéputé bulgare.
Son collègue Ivaylo Valtchev est d’avis que les pays européens ne doivent pas opter pour la tactique du chacun pour soi dans cette conjoncture internationale si dynamique :
Ce ne sera pas bénéfique pour l’UE si chaque pays tente de trouver son propre salut sans considérer tout ce qui se passe. Il faut repenser les politiques européennes actuelles. L’Europe ne doit pas se suicider économiquement et ses pays doivent agir de concert.
Photos: Rossitsa Petkova, Irina Nédéva
Édition : Rossitsa Petkova sur des interviews d’Irina Nédéva
Version française : Christo Popov
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