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La Bulgarie et la zone euro, entre scepticisme et optimisme

Photo: Pexels

La ministre des Finances Téménoujka Petkova a présenté il y a moins d’un mois à Bruxelles les progrès de la Bulgarie dans ses préparatifs à adhérer à la zone euro. Elle y a déclaré qu’avec sa politique fiscale raisonnable notre pays a depuis longtemps mérité d’adopter l’euro et s’attend à ce que cela se fasse le 1er janvier 2026. Une semaine plus tard, afin d’accélérer la procédure, Sofia a envoyé une lettre aux présidentes de la Commission européenne Ursula von der Leyen et de la Banque centrale européenne Christine Lagarde demandant des rapports de convergence extraordinaires sur la Bulgarie. Ainsi le sujet du passage à l’euro est de nouveau d’actualité et agite les passions politiques, divisant en outre la société où une bonne partie des gens prennent la défense du lev bulgare et d’autres sont d’avis que la monnaie unique ne changera pas grand-chose.

Téménoujka Petkova

"La Bulgarie est de fait dans la zone euro en raison de la caisse d’émission qui a rattaché en 1997 le lev bulgare d’abord au deutsche mark et ensuite à l’euro", fait valoir l’économiste Krassen Stantchev sur la RNB. Il rappelle que la Bulgarie s’est engagée à adhérer à la zone euro en signant son accord d’adhésion à l’UE en 2005.

Krassen Stantchev

Qu’est-ce qui empêche la Bulgarie d’adopter l’euro ? Réponse de l’économiste Stoyan Pantchev du Club d’experts en économie et politique :

Nous voyons se former en Bulgarie un problème qui pourrait nous empêcher de recevoir un rapport favorable pour la zone euro, à savoir le problème du déficit budgétaire. Le ministre des Finances a déclaré qu’il y a environ 2 milliards d’euros de dépenses impayées du budget 2024. Il existe un vaste consensus parmi les économistes que le projet de budget 2025 n’est pas réaliste. Bien que l’inflation soit aux normes selon les critères de Maastricht, le déficit budgétaire commence à dépasser ces critères.

L’économiste estime que la zone euro est une des grosses erreurs de l’UE, mais ne pense pas pour autant que les attitudes négatives envers la monnaie unique doivent évoluer en scepticisme sur le fonctionnement de l’UE dans son ensemble :

Stoyan Pantchev

Mon avis est que l’UE est une bonne idée et que la circulation libre de capitaux et de personnes est d’une grande aide à la croissance économique du continent et notamment de la Bulgarie. Je pense qu’une grande partie des effets positifs (d’une adoption de l’euro) sont déjà utilisés par la mise en place de la caisse d’émission dans notre pays. Cette caisse d’émission est le juste milieu entre les deux, elle nous garantit la confiance des investisseurs étrangers, la sécurité de la valeur de la devise qui est de 1,9558 lev pour un euro, comme stipulé dans la Loi de la Banque nationale bulgare et cette valeur est garantie par les réserves en devises de la BNB. Dans le même temps, toujours grâce à la caisse d’émission et en restant en dehors de la zone euro, nous gardons une flexibilité qui nous permet de réagir à des problèmes qui surgiraient dans la zone euro.

L’adhésion à la zone euro va faire doubler les prix, le pouvoir d’achat diminuera, l’économie sera en recul, parce qu’elle n’est pas compétitive : telles sont certaines des craintes qu’éveille la perspective de passer à l’euro. Faute de campagne de sensibilisation organisée, les Bulgares s’informent de leurs proches qui vivent à l’étranger ou de posts dans les réseaux sociaux, indique un micro-trottoir de Radio Bulgarie :


L’adoption de l’euro sera une source de stress supplémentaire pour les gens, et puis la zone euro est actuellement en crise, dit Tanya Mihaylova, propriétaire d’un magasin à Sofia. Je pense que nous avons subi suffisamment de crises ces dernières années et une de plus ne va pas arranger les choses.

Tout ce qui se passe avec l’euro ne fait que détourner l’attention de tous nos autres problèmes, pense Vladislav Yordanov de Sofia. De plus, la zone euro est fortement endettée, jusqu’à 300%, et nous devrions y entrer pour payer les dettes des autres ? Les pays les plus pauvres paieraient les dettes accumulées par les plus riches, c’est ça que nous voulons ?


Photos: Pexels, BGNES, pixabay

Version française : Christo Popov




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