Avant de quitter ce monde, le pape François avait choisi pour 2025 "Les migrants : missionnaires de l’espoir" comme thème de la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié, traditionnellement marquée par les catholiques le dernier dimanche de septembre.

Le pape nous rappelle par ces mots que les migrants ne menacent pas la sécurité nationale et sont quelque chose de positif, dit le père Paolo Cortesi, prêtre catholique à Béléné. Ils ne viennent pas pour piller, mais mus par l’espoir de trouver quelque chose de bon. Ils apportent leur culture, leur foi et d’autres valeurs qu’ils peuvent partager et nous enrichir. C’est cela qui est au centre de ce message : l’immigrant mérite notre attention, il n’est pas une menace, mais un don pour nos sociétés.

Lorsque nous parvient la nouvelle d’un autre groupe de migrants qui sont arrivés ou qui ont trouvé la mort sur leur chemin, les chrétiens devraient se souvenir de la longue marche du peuple d’Israël vers la Terre promise et leurs pérégrinations de l’esclavage vers la liberté. Le père Paolo Cortesi rappelle les paroles de Saint Paul que nous sommes tous des migrants en ce monde :

En voyant que quelqu’un est poussé à quitter sa maison, la première chose que devrait éprouver un croyant est de la compassion, parce que personne n’émigre dans la joie. De la compassion pour la souffrance de gens qui ont traversé des déserts, de certains qui se sont noyés en mer avec leurs enfants, d’autres qui sont enfermés dans des camps, battus ou tués – rester impassibles ou être en colère contre eux est un grand péché. Après une telle tragédie le pape François a dit : "C’est la honte d’une société qui n’est plus capable de pleurer et de compatir".  J’espère que cette journée mondiale éveillera au moins un peu de compassion en nous et que nous ne regarderons pas seulement nos propres intérêts.

La compassion fait hélas défaut, à de rares exceptions près, et elle est remplacée par la méfiance, l’agressivité et la peur.

Beaucoup de ceux qui répandent la haine pensent être chrétiens, mais en réalité ils font l’œuvre du diable, pense le père Cortesi. Les migrants et les réfugiés sont des hommes, femmes et enfants ordinaires à la recherche d’un toit, de travail, de paix. Nous devons donc faire attention à ces faux prophètes qui racontent des bêtises et abusent des sentiments des gens.

Le père Paolo Cortesi rappelle qu’environ 3 millions de Bulgares ont émigré, estimant ne pas avoir de perspectives de travail et d’avenir dans leur pays natal. Il recommande de parler à des migrants ouvertement et sans préjugés :

Nous connaissons les paroles de Jésus-Christ : "J’étais un étranger et vous m’avez accueilli, vous irez au paradis, j’étais un étranger et vous ne m’avez pas recueilli, vous irez en enfer". Malheureusement j’entends les politiques bulgares dire à l’Assemblée nationale qu’il faut une meilleure protection des frontières, que les migrants sont une menace pour la sécurité nationale. Je ne vois pas de telles menaces, mais je vois que la Bulgarie dépérit, la population est en baisse et il y a plus de Bulgares qui émigrent que d’étrangers qui viennent dans le pays.

En dépit des frontières nous sommes tous membres d’une même famille et nous ne séjournons que temporairement sur cette terre.

Il ne faut pas nous enfermer dans des forteresses, il ne faut pas avoir peur de rencontrer l’autre, de nous enrichir mutuellement, de nous entraider sur le chemin vers notre patrie céleste où Dieu attend des gens venus de l’est et de l’ouest, du nord et du sud, de chaque peuple et chaque langue. Nous devons donc nous habituer à vivre ensemble, car au ciel nous serons ensemble pour l’éternité, appelle le prêtre catholique Paolo Cortesi.

Diana Tsankova

Version française et publication : Christo Popov

Photos : Communauté catholique - Béléné, BTA, Dora Atanassova