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La génération du changement – bilans et points de vue

БНР Новини
Фотографија: BTA

Au cours de la transition démocratique, les Bulgares n’ont eu que quatre occasions de faire preuve d’optimisme. Nous les rappellerons : en 1997, au début du gouvernement d’Ivan Kostov, en 2001 lorsque Siméon de Saxe Cobourg-Gotha a formé son cabinet et en 2009, lors du premier cabinet de Boyko Borissov. A cette brève énumération on peut ajouter l’année 2007, lorsque la Bulgarie est entrée dans l’Union Européenne. C’est ce qu’indiquent les sondages mensuels réalisés par Gallup International à partir des années 90 à ce jour.

Ils ont été présentés par le directeur exécutif de l’agence sociologique Parvan Siméonov dans le cadre d’un forum à l’occasion du 25e anniversaire du 10 novembre 1989, l’année du lancement des changements démocratiques en Bulgarie. Le débat intitulé «Génération du changement» lors duquel les analystes et autres observateurs des années de transition ont échangé leurs opinions et leurs points de vue, était organisé par Gallup International.

Selon Toma Bikov, de l’Institut de politique de droite et participant au forum, ce que nous appelons aujourd’hui transition était en fait une révolution. L’axe communisme-anticommunisme a fait son temps et a été remplacé par un autre axe – partisans du consensus libéral d’une part, et tous les autres, d’autre part a-t-il dit pour RBI. 

„Toute autre est la question du bilan de cette révolution et de cette transition – poursuit Toma Bikov. Je crois que nous devons formuler cette appréciation avec plus de modération. Cette transition ne fut ni la plus réussie, ni la plus ratée, comparée aux autres pays d’Europe de l’Est. Comme d’habitude, nous sommes quelque part au milieu. En ce qui concerne les erreurs, je crois que la Bulgarie s’est engagée sur la voie démocratique sans y être préparée le moins du monde. La même chose valait pour l’opposition anticommuniste. Ce qu’on attendait d’elle c’était d’assumer son rôle de leader, à l’instar de l’opposition en Pologne, en Tchéquie et en Hongrie. Les démocrates bulgares de l’Union des Forces Démocratiques de la première heure de la démocratie avaient peur du mot « capitalisme». Ils essayaient d’expliquer que la transition se ferait graduellement. La privatisation a été faite avec beaucoup de retard. Il y a deux conceptions au sujet de la privatisation. La première qui fut appliquée en Pologne, imposée par Leszek Balcerowicz et qui se fit à marche forcée et de manière inéquitable. La deuxième devait se faire lentement et de manière équitable. En Bulgarie, hélas, la privatisation se fit lentement et de manière inéquitable. Mais telle fut notre propre voie et je ne crois pas qu’il y avait des chances qu’elle se produise autrement. Nous avons longtemps tâtonné pour trouver la voie et lorsque nous l’avons trouvée en fin de compte, le temps avait été irrémédiablement perdu. Un autre problème que prend en considération la droite c’est celui de l’échec du modèle libéral. Cette transition fut une révolution libérale. La raison en est qu’en essayant d’imposer le consensus libéral des élites sur une société conservatrice, on a abouti à grand inconfort pour les Bulgares. Et je crois que c’est de là que vient en partie le mécontentement des gens.»

Parvan Siméonov a son interprétation sur la transition démocratique:

« On peut dire que le plus grand manque en ces premières années des changements a été le manque de détermination économique, dit-il. Un exemple: des unités de production viables, héritées du précédent système politique et économique auraient pu être adaptées aux nouvelles conditions. Les retards dans la réforme économique ont été tels, que des années plus tard l’économie bulgare s’est trouvée totalement affaiblie. Une autre erreur qui ne pouvait être évitée, c’est l’immense naïveté de la société qui s’est accumulée au cours de toutes ces années. Les attentes selon lesquelles, la transition se termine au moment où émerge quelque chose de beau et le fait même d’oublier que ceci est loin de mettre un point final et ne mène nulle part. En d’autres termes, il n’est pas obligatoire que la transition aboutisse à quelque chose de bon. La majorité des gens ont oublié que, d’une société égalitaire nous accèderons à un autre genre de société – une société marquée par une forte disparité sociale. Ce qui n’est pas un défaut, c’est plutôt la normalité. C’est ce qui explique pourquoi les gens ont tendance à chercher les causes dans des scénarios occultes, des forces cachées et estiment que la transition a été entachée. Oui, la transition aurait pu mieux se passer, si nos attentes n’avaient pas été aussi naïves et si nos efforts avaient été ciblés essentiellement sur l’économie. C’est comme cela que je vois les choses aujourd’hui avec le recul. Il nous arrive de considérer les 25 années de transition comme une époque d’exception, alors qu’elle n’est qu’une étape dans le processus de modernisation de la société bulgare », a dit en conclusion Parvan Siméonov.

Version française : Roumiana Markova




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