Avant d’être élu pape de l’Église catholique romaine sous le nom de Jean XXIII, Angelo Giuseppe Roncalli entame sa carrière diplomatique en Bulgarie précisément en tant que visitateur apostolique. Il reste pendant 10 ans dans notre pays, avant de partir à Istanbul, et de passer quelques années à Paris. Il devient par la suite patriarche de Venise et en 1958 il est élu pape de l’Église catholique romaine sous le nom de Jean XXIII. On l’appelle « le bon pape », à cause de son caractère humain, son dévouement apostolique et son contact direct avec les gens. L’amabilité et la bonté marquent toute sa vie et ce n’est pas un hasard si, en tant que pape, il fait le plus grand geste pour le catholicisme en convoquant le concile Vatican II, qui réforme intégralement la vision de l’Église envers le monde à cette époque.Monseigneur Roncalli contribue activement à surmonter les dogmes ecclésiastiques, accompagnant le mariage entre la princesse catholique italienne Jeanne de Savoie – fille de Victor-Emmanuel III et le tsar orthodoxe Boris III. Les navettes diplomatiques donnent des résultats et le 25 octobre 1930 Boris et Jeanne se marient à l’église d’Assise.

Les deux papes fraîchement canonisés - Jean XXIII à qui nous devons la convocation du concile Vatican II et Jean-Paul II, dont le pontificat couvre la période de la guerre froide et de la mondialisation sont liés à la Bulgarie. Jean XXIII est connu comme « le pape bulgare », pas seulement pour son amour proverbial pour notre pays, mais surtout parce que son séjour en Bulgarie marque le développement de sa carrière diplomatique. Il joue un rôle exceptionnel lors du grand tremblement de terre à Tchirpan en 1928 lorsqu’il crée lesdites « cantines papales » qui offraient à manger à toutes les personnes démunies ou en détresse, essentiellement des réfugiés bulgares de Turquie et de Grèce. Quant à Jean-Paul II, il est le premier souverain pontife à visiter la Bulgarie qu’il aime autant que son peuple. C’est grâce à lui que la prétendue « filière bulgare » dans l’attentat contre sa sainte personne en 1981 a volé en éclat. Dès le début de son pontificat, Jean-Paul II ouvre la voie au retour mérité de la Bulgarie au sein de la famille des peuples européens. En 1980, il proclame les deux saints frères Cyrille et Méthode, inventeurs de l’alphabet slave, protecteurs de l’Europe et soutient par la suite avec fermeté l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne.

„Ce fut une cérémonie solennelle et très émouvante en présence du pape François et de quelque 1000 cardinaux et évêques du monde entier », nous a confié Dimitar Gantchev de Radio Vatican qui tient à rappeler que la béatification du pape Jean-Paul II a lieu à peine 9 ans après sa disparition :

"D’après les médias, il s’agirait d’un nouveau "record" du pape Jean-Paul II qui restera dans les annales du Vatican avec toutes ses réformes qu’il a rondement menées au cours de son pontificat de 27 ans. Souvenez-vous, lorsqu’il nous a quittés, il y 9 ans, les milliers de fidèles réunis place « Saint Pierre » n’ont cessé de clamer « Santo subito ! » /canonisez-le tout de suite !/Cette double canonisation à laquelle nous avons assisté va droit au cœur de nous autres bulgares, car Monseigneur Angelo Roncalli qui par la suite est devenu Jean XXIII était connu comme le « pape bulgare », alors que Jean-Paul II restera un des défenseurs fervents de la cause de la Bulgarie à travers le monde. En plus de mettre un terme à la soi-disant « filière bulgare », il a aussi mis à la disposition des chrétiens orthodoxes à Rome une église où nos compatriotes vont se recueillir pour prier. Jean-Paul II a aussi béatifié, au nom de l’Union des Églises dans le Christ 4 de nos martyres de la foi chrétienne à l’époque du communisme, qui sont aujourd’hui un exemple de fidélité à l’Évangile et d’amour de leur patrie. Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le rôle de Jean XXIII pour prévenir la confrontation entre le bloc soviétique et les démocraties occidentales à l’époque de la guerre froide, comme celui de Jean-Paul II pour la chute du mur de Berlin et l’éclatement du système communiste. Ce qui nous amène à dire que cette double canonisation peut être considérée comme un test pour les institutions bulgares, l’église y compris, car je voudrais croire que ces deux nouveaux Saints Pères veilleront du haut du ciel sur nous et qu’ils conforteront la foi et les valeurs chrétiennes de la génération que nous incarnons, mais aussi et surtout de celle de nos enfants…"

Version française : Sonia VASSEVA