La grande dame de la poésie bulgare, Elisaveta Bagriana (1893-1991), publie en 1927 son premier recueil et un des plus connus, intitulé « L'Eternelle et la Sainte ». Il est perçu comme une provocation et le début d’une nouvelle ère pour le moral de la femme bulgare. La poésie de Bagriana est traduite en 30 langues. Une de ses œuvres figure dans la plus prestigieuse anthologie « Les cent plus beaux poèmes du monde », publiée en 1979 par Alain Bosquet. Et elle est le seul auteur bulgare qui y est représenté.

Elisaveta Bagriana est parmi les femmes bulgares les plus influentes dont raconte l’historienne Tsvétana Kiosséva dans son livre « Les 50 femmes les plus influentes dans l’histoire bulgare », où on peut trouver des noms de la période du Premier et Second Empire Bulgare, de notre Renaissance, du Troisième royaume bulgare et des temps modernes. Le plus difficile pour l’auteur a été de sélectionner les femmes de notre époque car le jugement le plus sévère reste celui de l'histoire, mais il nécessite au moins 50 ans de distance.

Voici les critères du classement :

« Le premier critère, et le principal, était ce en quoi la personnalité a changé d'une certaine façon la vie des Bulgares, explique Mme Kiosséva. Le deuxième critère était la durée de cette influence, car il y a des événements transitoires qui ne laissent pas de traces dans l'histoire. Et le troisième critère était le nombre d’adeptes que la personnalité en question a su entraîner. »

A la tête du classement des « 50 femmes les plus influentes dans l'histoire bulgare » est placée Ekatérina Karavélova (1860-1947). Elle est la première après la Libération de la Bulgarie à avoir osé remettre la femme bulgare à sa juste place. Elle est aussi l’épouse de Petko Karavelov qui a été deux fois Premier ministre de la Bulgarie et lors de son deuxième mandat a effectué son plus grand acte politique - la Réunification de la Principauté de Bulgarie et de la Roumélie orientale. Ekatérina Karavélova est une femme très courageuse. Elle s’oppose à plusieurs reprises contre les gouvernements et le palais royal. En 1943, elle est parmi les défenseurs des Juifs bulgares. Pendant de longues années elle a été également présidente de l'Union des femmes bulgares.

Dans le Top 50 des Bulgares figurent aussi des tsarines et des saintes. On y découvre également des femmes ayant réalisé des exploits sportifs uniques, telles que Stefka Kostadinova, la présidente du Comité olympique bulgare qui détient encore le record du monde du saut en hauteur établi en 1987, et Nechka Robéva, l’entraîneur de nos gymnastes, les « filles d’or » bulgares, connue aussi pour ses fortes positions civiques.

« Quand Raïna Kabaïvanska apparaît sur la scène, on oublie tout – les décors, la chorégraphie, la musique. Elle est l’incarnation de l'opéra même. Ces mots de la célèbre Maria Callas sont probablement la plus grande estimation de  la femme qui a conquis tous les théâtres d'opéra mondiaux », écrit dans son livre Tsvétana Kiosséva. De l’époque contemporaine on trouve les noms de Blaga Dimitrova, la première femme vice-présidente, Rénéta Indjova, la première femme Premier ministre, et Irina Bokova, la seule femme à la tête de l'UNESCO, qui est déjà dans son deuxième mandat, et pourrait devenir la première femme à la tête de l’ONU, car le gouvernement bulgare a décidé de proposer sa candidature au poste de Secrétaire générale de l’ONU pour le mandat du 1 janvier 2017 au 31 décembre 2021.

Tsvétana Kiosséva nous propose plus de 200 pages passionnantes de destins féminins incroyables.