A l'approche des fêtes de fin d’année, les arbres les plus recherchés sont les sapins de Noel. Ils donnent une chaleur et un confort particuliers à l’esprit de la fête. Ces dernières années, les Bulgares achètent de plus en plus des sapins en pot, pour pouvoir après les replanter dans le jardin ou dans le parc le plus proche. Dans cette période on s’éprend aussi d’une passion pour le cornouiller. Dans la culture populaire bulgare, on considère le cornouiller comme un arbre magique qui apporte santé, longévité et chance. Il symbolise la longévité, car c’est un arbre robuste et souple. Dans le passé, on fabriquait les futs des armes à feu en bois de cornouiller. De même pour les flûtes de pan et le tuyau d’insufflation des cornemuses. La matière ferme de ce bois permet de le lisser jusqu’à le rendre brillant et d’incruster des éléments en argent pour le décorer.

A la veille du solstice d’hiver qui coïncide avec la Saint Ignace, le premier invité qui franchit la porte de la maison attise le feu dans la cheminée avec un bâton en cornouiller. Le soir du réveillon de Noel, la décoration de table comprend aussi des branchettes de cornouillers avec des bourgeons qui annoncent l’éveil de la nature. Les pointes avec des bourgeons sont souvent ajoutées à des plats de fête. A la veille du Nouvel An, les chanteurs de Noel font le tour des maisons avec des branches en cornouillers richement décorées, pour souhaiter la bonne année aux autres.

Un autre arbre riche de symboles dans la tradition bulgare est le frêne. On dit qu’il porte bonheur et dans certains chants populaires on l’appelle l’arbre du paradis ou arbre du monde. On croit qu’il a le pouvoir de chasser les mauvais esprits et de défaire la magie noire. Le berger joue d’une flute en frêne pour se protéger des nymphes malines qui se dissimulent derrières les arbres. Il y avait la croyance que les outils les plus importants pour la maison comme la gourde et le sceau, fabriqué en frêne protègent du mal. 

Traditionnellement, au centre du village on plantait un chêne. Sous son ombre se réfugiaient les villageois pour faire la conversation. C’est pourquoi aujourd’hui dans beaucoup de villages bulgares on trouve des chênes centenaires. Voici l’histoire d’un de ces arbres. Nous sommes au village de Djourovo, en Bulgarie du  Sud-Ouest, près de la ville de Sandanski. Il y a un chêne vieux de 8 siècles. Snéjana Dimitrova nous raconte les légendes liées à cet arbre.

« Dans la bibliothèque il y a un livre qui raconte l’histoire suivante : au village il y avait deux églises, « Sainte Nedelia » et « Sainte Marie ». Un jour de fête, le prêtre a fait une prière en portant une branche de chêne, il l’a planté dans le sol pour attacher son cheval. Après la prière il a détaché son cheval et ensuite il est parti. De cette branche a repoussé un arbre qui est devenu centenaire. On pense qu’aujourd’hui il a plus de 800 ans. Au long des années, le village s’est constitué autour de l’arbre. La niche au cœur de l’arbre est devenue un abri dans lequel on faisait cuire du pain. C’est devenu le cœur du village ».

L’année dernière ce chêne est entré au classement des arbres les plus aimés de Bulgarie.

Version française : Miladina Monova