Le projet de loi de Finances 2021 soumis à l’Assemblée nationale pour des débats, a provoqué des réactions contrastées et une certaine perplexité parmi les experts financiers dans le pays.
L’ex-ministre de l’Economie Nikolay Vassilev est peut-être un des experts à critiquer le plus le projet. Dans une interview sur la chaîne bTV il a qualifié le futur cadre financier du pays de projet de loi de finances comme un des plus populistes depuis l’introduction du conseil monétaire à nos jours: „C’est un budget social et gaspilleur de ce gouvernement qui n’a pas l’intention de gouverner encore. C’est pour cela qu’ils vont laisser aux autres des caisses vide de l’Etat“ – est convaincu Vassilev.
Selon lui, le projet de loi n’est ni anti-crise, ni orienté vers les défis provoqués par le Covid-19:
„S’il l’était il aurait dû contenir deux différentes priorités. La première concerne les dépenses sanitaires liées à la coronacrise, la seconde – le soutien aux entreprises qui ont le plus souffert de l’actuelle crise, Mais les milliards dans le budget ne sont pas distribués de cette manière et disparaissent dans des secteurs qui n’ont subi aucun effet négatif, telle la fonction publique où en raison des hausses de cette année et de l’année prochaine des salaires, les revenus des fonctionnaires continueront à augmenter de manière disproportionnée par rapport aux revenus dans le privé.“
En précisant qu’il faudra du temps pour analyser en détails le projet de loi de finances dans son ensemble, l’économiste Petar Ganev a exprimé au micro du programme “Horizon”de la Radio nationale bulgare sa surprise du fait que conformément à la rectification traditionnelle du budget pour l’année en cours, le plafond du déficit jusqu’à la fin de 2020 sera augmenté de l’actuel niveau de 3.5% milliards leva jusqu’à 5 milliards (plus de 2.5 milliards EUR). Il restera probablement à ce niveau l’année prochaine.
„Je ne comprends toujours pas pour quelle raison nous devons concentrer des dépenses aussi importantes à la fin de l’année quand le coup le plus dur jusque-là qui nous a été porté par le coronavirus est arrivé en mars, avril et mai. Les dispositifs pour sauver les emplois comme celui des 60/40 ou la prise en charge de problèmes de liquidité, sont déjà en marche. Je pense donc que les dépenses sont destinées à financer des investissements tout comme les promesses sociales – la hausse des pensions de retraite minimum, la suppression du plafond des revenus pour les allocations familiales et d’autres.“
La nouvelle dette extérieure sera-t-elle utilisée pour des réformes dans, par exemple, la sphère sociale? Petar Ganev est persuadé que:
„Cela sera difficile à faire, du moins de ce qu’on peut lire à ce moment-là. Si on on se penche sur les principales dépenses comme par exemple la hausse des pensions de retraite de 50 leva, on verra qu’il n’y a pas en échange des réformes. Il en va de même pour les allocations familiales. Nous supprimons le plafond des revenus pour l’obtention d’allocations familiales et de cette manière tout le monde recevra de l’argent supplémentaire mais en fait il s’agit d’une anti-réforme.“
Les dispositions de la loi de finances concernant les allocations familiales nous indiquent un autre fragment étrange en vertu duquel le plafond des revenus n’est supprimé que pour l’année 2021 et qu’en 2022 il sera rétabli de nouveau..
L’économiste, le prof. agrégé Grigor Sariiski met l’accent sur les pensions de retraite et les efforts de la Bulgarie de rattraper les niveaux moyens européens des moyens alloués aux retraités.
Dans une interview pour le programme « Christo Botev »de la Radio nationale, il a souligné que le pays est désespérément en retard dans ce domaine:
„Sí en Bulgarie il y avait une structure européenne de distribution des revenus et des dépenses pour les pensions, elles auraient dû être de 50 à 60% plus élevées que celles à l’heure actuelle. Les dépenses pour des pensions de retraite sont en moyenne dans l’UE de l’ordre de 13-14% du PIB. En Bulgarie ce pourcentage ne dépassera pas en 2021 les 10%.“
Edition : Yoann Kolev
Photos : pixabay, BGNES, BNR-archivesLes indicateurs du climat des affaires en Bulgarie chutent de 5.6 points en septembre, passant de 22.5% en août à 16.9%. Ce recul considérable est observé dans tous les secteurs de l'économie, comme indiqué par l'Institut national de la Statistique. La..
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