Des trottoirs surélevés, des seuils et des rampes inaccessibles conduisant dans le néant, une absence d’avantages sociaux et de suffisamment d’emplois, une précarité et une indifférence institutionnelle – les personnes handicapées se rendent chaque jour compte combien long est le chemin de leur intégration dans une société tolérante et équitable Et pendant que dans l’Union européenne on discute déjà sur la Stratégie en faveur des droits des personnes handicapées au cours des 10 prochaines années, en Bulgarie ce groupe vulnérable reste toujours au bord de la survie.

Eléna Saraeva est clouée dans une chaise roulante et à 69 ans elle est obligée de travailler car elle ne saurait survivre avec une retraite de 70 euros. En fait elle appartient au groupe des peux nombreux « chanceux » dans une situation pareille qui exercent des activités professionnelles. Elle est un des handicapés auxquels le document stratégique européen devra garantir une circulation libre sur le territoire de l’Union, une vie indépendante et de meilleures prestations sociales, tout comme des possibilités réelles de protection contre toutes formes de discrimination et de violence.

“Bien qu’on enregistre au cours de la dernière décennie des progrès, les personnes handicapées font toujours face à de grands obstacles et sont exposées à un risque plus grand de pauvreté et d’exclusion sociale – dit l’eurodéputé bulgare Assim Ademov. L’objectif de cette stratégie est de garantir qu’ils pourront profiter de leurs droits humains. De cette manière, quel que soit le genre, la race ou l’origine ethnique, la religion et les convictions, l’âge ou l’orientation sexuelle, les handicapés auront des possibilités égales de participation à la société et à l’économie, ils pourront choisir de vivre tout seuls ou avec qui bon leur semble, ils se déplaceront en toute liberté au sein de l’Union européenne. Et, bien sûr, ils ne feront pas l’objet de discrimination.”

“Beaucoup de personnes handicapées font face à des obstacles – en cherchant un emploi, par exemple, ou quand elles utilisent les transports en commun”, a souligné pendant les débats la commissaire européenne à l’Egalité Helena Dalli. Selon elle, les principales conditions qui doivent être assurées à tous les citoyens sont la vie indépendante, l’éducation dans un environnement associatif et un travail aux règles appropriées. Pour sa part la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova a déclaré que les handicapés sont parmi les plus touchés de la crise du coronavirus.

“La défense des droits des handicapés doit être au centre de nos efforts – surtout pendant cette période difficile que nous traversons avec la lutte contre le coronavirus – ajoute encore Assim Ademov. Nous devons nous rendre compte que pour eux le Covid-19 est un considérable obstacle car ce sont eux qui paient le prix fort en raison de l’isolation sociale imposée par la pandémie et l’accès plus difficile aux prestations médicales et sociales. Ces gens surmontent chaque jour différents obstacles et difficultés dont nous ne savons même pas. C’est pour cette raison que mon appel est d’être bons et plus tolérants, de nous soutenir les uns les autres car la force d’une société est mesurée par rapport à ses relations avec les plus vulnérables groupes.”

La participation à la vie sociale sur pied d’égalité avec les autres citoyens est impossible quand l’environnement physique ou virtuel est inaccessible, est-il dit dans le document européen. En Bulgarie on enregistre ces dernières années des progrès mais les groupes vulnérables trouvent toujours difficilement du travail et n’arrivent pas partout à se déplacer librement, avoue Assim Ademov.

“Il faut avant tout augmenter les revenus des handicapés et créer davantage d’emplois pour eux – dit Eléna Saraeva en connaissance de cause. Cela leur relèvera le moral et leur garantira une vie normale. Sinon ils continueront à vivre comme des mendiants – tout spécialement mes proches qui vivent dans de telles conditions. Et si on ne les aide pas, ils continueront à vivre de cette manière. La plupart des handicapés dépensent presque tout l’argent dont ils disposent pour des médicaments qui sont parfois très coûteux. Or, avec l’aide sociale de quelques euros que peuvent-ils s’acheter, peut-être un antalgique?

“Selon Assim Ademov, en 2030 tous les handicapés dans l’UE seront intégrés dans la société, profiteront d’un accès libre à tous les biens matériels et on ne tolèrera pas la discrimination.

Version française: Vladimir Sabev