Le 14 septembre, l’Église orthodoxe bulgare célèbre l’Exaltation de la Sainte Croix glorieuse, appelée dans la tradition populaire le "Jour de la Croix". Dans les églises, les prêtres font bénir l’eau et font le tour des maisons des fidèles pour les asperger d’eau bénite et implorer la santé. Selon la légende Sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin le Grand était une chrétienne fervente.Elle fait un pèlerinage en terre sainte en Palestine convaincue d’y retrouver le saint sépulcre, le tombeau du Seigneur, enfoui sous les sables deux siècles auparavant par les persécuteurs des chrétiens. Ses efforts ayant abouti, elle réussit à localiser la grotte mais elle y trouve aussi trois croix. Pour s’assurer que l’une des croix a servi à la crucifixion de Jésus-Christ elle fait prélever un fragment qu’on approche du cadavre d’un homme récemment décédé – l’homme retourne à la vie et Hélène envoie un fragment de cette croix vivifiante à son fils à Constantinople. Quant à la Croix glorieuse, elle est placée dans le temple de Jérusalem. Neuf ans plus tard on fit bâtir l’église du Saint sépulcre sur le lieu de la découverte, église qui fut consacrée à cette date en 335.

Les préparatifs de la fête commencent la veille, le 13 septembre sur le site magique de Krastova gora (la Forêt de la Croix), un lieu de pèlerinage /comme Lourdes en France/, située à 1413 m d’altitude dans le massif central des Rhodopes. C’est dans ce site qui concentre la ferveur qu’en 1956 est érigé le monastère de la Sainte Trinité, à l’emplacement d’un ancien sanctuaire, et qu’en 1995 est érigée l’église de l’ "Intercession de la Mère de Dieu".

Dans les croyances populaires bulgares, la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix Glorieuse marque le virage du soleil qui se tourne vers l’hiver. Le jour croise la nuit pour annoncer l’équinoxe d’automne. Et qui dit automne dit moissons et vendanges. Mais la tradition veut qu’on ne travaille pas le 14 septembre, à l’exception des vignerons qui commencent la récolte du raisin. Les maîtresses de maison sont celles qui emportent les premières grappes  juteuses cueillies pour en distribuer à l’église pour être bénites, avant d’en offrir aussi à la famille et aux voisins. L’usage veut aussi dans certains villages qu’après la cueillette du raisin, des jeunes filles écrasent avec leurs pieds les grappes, pour que le vin soit de bonne qualité.

Tous ceux qui ont pour prénom Krastio, Krastan, Krastanka, Kantcho et Stavri ont leur fête ce 14 septembre.