Des chanteurs d’opéra bulgares célébreront sur scène le 110e anniversaire de la naissance de la grande basse bulgare, Boris Christov, à l’occasion de 5 concerts, du 11 au 25 novembre, à Bourgas, Varna, Plovdiv, Roussé et Stara Zagora.
“Les basses bulgares pour Boris Christov” est un projet du Musée national “Boris Christov”, réalisé d’après une idée, un scénario et une mise en scène du directeur de l’Opéra de Roussé, Plamen Beykov, le dernier élève de la grande basse bulgare.
Les interprétations des chanteurs d’opéra alterneront avec des enregistrements des archives de la Radio nationale, dans lesquels Boris Christov revient sur les débuts de sa carrière, dans les chœurs de Sofia, avant la guerre, et plus tard lorsqu’il arrive en Italie. “De vraies confessions d’artiste qui sont une source d’inspiration pour nous tous, qui marchons dans ses pas”, nous a confié Plamen Beykov.
“Il y aura aussi un clin d’œil, avec les deux airs comiques qui raviront le public. Le premier est l’Air de la calomnie de Don Basilio de l’opéra "Le Barbier de Séville" de Rossini, et le second l’Air de Léporello de l’opéra "Don Giovanni" de Mozart.
Plamen Beykov se souvient encore de son grand maître, Boris Christov :
"Il était conscient de la hauteur de son professionnalisme, tout en restant modeste dans sa fierté, déclarant qu’il avait fait tout ce qui était dans ses forces, sans hésiter par moments à présenter des excuses à son public, quand il n’avait pas répondu à ses attentes. Il se distinguait aussi par son sens de l’humour intellectuel, mais aussi une sensibilité exceptionnelle qui souvent réconciliait les contradictions. Un homme exceptionnel qu’on a la chance de croiser dans sa vie…"
Et justement sa rencontre avec la grande basse a lieu au cours de l’hiver de 1990-1991 à Rome, peu après la chute du régime communiste, alors que la Bulgarie est plongée dans une crise économique terrible. Ensemble avec la soprano Mariana Tsvétkova, il a la chance d’arriver à Rome pour une spécialisation à l’Académie des Arts et la Culture, dans la classe précisément de Boris Christov.
"A la veille de Pâques, en 1991, il nous faisait écouter en boucle la Passion selon saint Matthieu, cet oratorio de Bach dirigé par Eugen Jochum", se souvient encore Plamen Beykov. – "En dehors des cours, il insistait pour que nous écoutions tous ensemble de la musique. Autre recommandation qu’il nous donnait – écouter les préludes pour piano et les fugues de Bach, afin de perfectionner son oreille musicale"…
Depuis 10 ans, Plamen Beykov travaille sur un projet consacré à Boris Christov :
"A l’occasion de son centenaire, j’ai participé à un concert au Centre culturel bulgare à Rome où se trouve sa bibliothèque. Je savais qu’il avait un faible pour les chants bulgares et qu’il voulait en enregistrer, même si son projet n’a pas abouti. J’ai réussi à sélectionner 20 chants sur lesquels il avait fait des remarques et dont une partie était même adaptée à la tessiture de sa voix, prêts à être interprétés. Ainsi, le 4 novembre, sous l’intitulé "Boris Christov- ambassadeur de la chanson bulgare", nous allons les présenter avec la pianiste Bojéna Pétrova au Grand Auditorium de la Maison de la Radio", dit en conclusion Plamen Beykov.
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